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Commençons par rappeler les idées importantes issues de cette
section. Dans un second paragraphe, nous expliquerons comment
notre approche se positionne.
Nous pensons que l'objet de l'apprentissage doit être centré en
particulier sur la faculté de perception elle-même (savoir repérer
l'information utile au bon moment, dans le cadre d'un objectif déterminé).
A ce titre, les connaissances ajoutées a priori, concernant le
processus d'interaction entre la machine et son environnement amoindrissent
la possibilité d'adaptation du système en figeant certains traits de la
perception. Or, si ces données ne sont pas suffisamment exactes, le résultat
de l'apprentissage en est affecté, sans que celui-ci en soit la cause de
l'échec. Nous pensons que l'analyse d'un problème conduisant à l'élaboration
d'un comportement intelligent doit permettre de discerner les frontières
entre des caractères certains et exacts, qui seront abordés dans une logique
fonctionnaliste (avec une démarche de programmation ``classique'') et des
caractères incertains, qui seront appris, et dont les processus de perception
font intégralement partie. Pour une machine et un environnement donnés,
l'apprentissage doit permettre, par l'expérience, d'appréhender la réalité
physique de leur interaction (particularité des capteurs et de l'environnement).
Il remplace donc une analyse a priori du problème posé par la singularité
de cette interaction (modélisation des capteurs et de l'environnement), sachant
que cette dernière ne peut pas être faite, dans bien des cas, d'une manière
suffisamment exacte ou exhaustive. En particulier, cela signifie qu'une
programmation ad hoc du phénomène d'interaction est inenvisageable dans
le cas général, car elle nécessite que l'intégralité du phénomène puisse être
transcrite en un ensemble d'instructions exactes, fonctionnant sur une machine
dont les lois d'évolution sont figées. Enfin, nous pensons que les mécanismes
qui permettent de découvrir cette interaction ne sont pas contextuels: en
particulier, ils ne dépendent pas de la nature du comportement à imiter ni
de la nature des signaux perceptifs.
Notre approche s'écarte de la démarche fonctionnaliste: nous
n'essayons pas de reproduire ou d'imiter un phénomène particulier,
ni une structure cérébrale. Par conséquent, notre démarche n'est
pas d'utiliser des observations pour construire directement un
modèle: il s'agit d'utiliser des observations pour supposer
l'existence de propriétés qui, elles, suggèrent l'existence d'un
modèle précis. Nous nous inspirons à la fois de l'approche
biologique, en utilisant le principe de sélection, mis en avant
par Edelman entre autres, mais sans nous écarter beaucoup du
modèle de la machine de Turing. En effet, nous rappelons au
lecteur que l'AP doit conduire à la création d'un ensemble d'états
vérifiant la propriété (
): en d'autres termes,
l'objectif de l'AP est de construire un ensemble d'états pour
lesquels on peut prédire avec une grande certitude l'état futur du
système si on connaît son état actuel et la commande qui est
exécutée. Nous rappelons ici que la différence avec le concept de
la machine de Turing est qu'il n'existe pas de déterminisme absolu
associé à la propriété (
): la prédiction est
théoriquement incertaine, mais la probabilité d'occurrence d'une
mauvaise prédiction est tellement faible que celle-ci ne se
produit jamais en réalité, pour une durée d'expérience
``raisonnable''.
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2002-03-01