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1 Thèse

Notre recherche est fondée sur la conviction qu'il existe une possibilité d'unifier les processus de perception, mémorisation et commande sous un même formalisme. Cela sous-entend également qu'il existe un mécanisme commun de perception, utilisé quel que soit le mode de perception, que nous appelons ``processus de perception''; l'objectif à long terme de notre travail est de tendre vers cette unification. Bien entendu, il ne s'agit pas, dans ce recueil, de prouver cette conjecture, mais de proposer, sans prétention mais également sans a priori, un axe de recherche allant dans ce sens, qui pourrait éveiller la curiosité (ou le scepticisme) du lecteur.
Car nous sommes conscients que, derrière cette conjecture, se cache le spectre de ``l'algorithme à tout faire'', dont la communauté scientifique s'accorde à dire qu'il s'agit plus d'un fantôme que d'une réalité à venir: nous ne sommes pas naïfs sur ce point et nous ne croyons pas aux fantômes ! La question qui est à la base de notre travail sort du contexte dans lequel ce recueil s'inscrit. Cependant, il nous semble important de la formuler ici, pour que le lecteur puisse comprendre pourquoi nous avons posé une conjecture unificatrice. Cette question s'applique au domaine du vivant: ``Existe-t-il une ou des lois permettant au vivant d'adapter ses réactions en fonction de ses caractéristiques physiques propres (moyens de perception et moyen d'action sur l'environnement) et de la nature de l'environnement, dans le but d'atteindre des objectifs précis ? Ou bien cette adaptation procède-t-elle uniquement d'un ensemble de fonctionnalités qui sont apparues peu à peu, par hasard, au cours de l'évolution des espèces ?''.
Actuellement, il s'avère que la deuxième solution à cette alternative est quasi-unanimement plébiscitée. Au contraire, nous penchons pour la première solution: en tout cas, c'est notre conviction. Or, les choix fondamentaux qu'on est amené à appliquer à partir de l'une ou l'autre des deux options sont très différents. Dans le second cas, on émet implicitement l'hypothèse que l'étude du fonctionnement des composants physiques suffit pour comprendre le phénomène d'adaptation du vivant: ainsi, l'étude des fonctionnalités du cerveau et de son interaction avec le corps permettrait d'aboutir à la compréhension du phénomène; par conséquent, une imitation informatique de la structure de ces entités permettrait de reproduire artificiellement le phénomène d'adaptation. Une autre conséquence de ce choix consiste à penser que l'étude ou l'imitation d'organismes possédant peu de fonctionnalités est plus simple que l'étude d'individus en possédant beaucoup 10. Alors que, dans la première hypothèse, on suppose que la structuration physique particulière permettant l'adaptation est guidée, au moins en partie, par une ou plusieurs lois permettant de faire émerger le phénomène d'adaptation. Cette ou ces lois s'exerceraient sur le vivant, quelles que soient sa ``complexité'' apparente et la diversité avec laquelle elle(s) s'incarne(nt). Par là-même, on suppose que la logique du ``cas par cas'' qui prévaut actuellement n'est pas valide en elle-même, mais que son application est néanmoins indispensable pour obtenir des résultats concluants sur des cas particuliers, sans avoir besoin de connaître les rouages intimes du mécanisme.


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Frédéric Davesne 2001-07-13