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1 Suppositions concernant la mémoire.

Pour comprendre notre cheminement, il est nécessaire de rappeler en premier lieu ce que la mémoire n'est probablement pas:
  1. un ensemble de ``cases'' dans lesquelles on range et on va chercher des informations (séparation du contenant et du contenu)
  2. un ensemble d'éléments, c'est-à-dire une entité E pouvant être explicitée parfaitement par la forme suivante E = $ \bigcup$ei, pour laquelle les ei sont des informations élémentaires.
  3. un ensemble d'informations sans cohérence les unes avec les autres.
  4. un ensemble d'informations abstraites, c'est-à-dire non héritées du processus de perception.
En particulier, la nature de la mémoire, telle que nous l'envisageons, est totalement différente de celle de la mémoire informatique.
Le deuxième point est très certainement le plus surprenant à première vue: il signifie simplement que notre mémoire n'est probablement pas une collection de souvenirs distincts. Pourtant, les études concernant la physiologie du cerveau humain ont montré qu'on pouvait diviser celui-ci en aires fonctionnelles spécialisées, sans pour autant montrer que l'activité du cerveau en un point précis traduisait un souvenir spécifique: contrairement à la mémoire informatique, pour laquelle une information est associée à une adresse en mémoire, les souvenirs ne semblent pas être associés à une localisation précise dans le cerveau.
Nous pensons que le souvenir n'est pas une réalité physique objective, c'est-à-dire qu'il ne peut pas être traduit directement par un ensemble d'entités physiques qui le ``coderaient'' statiquement, à la manière d'un programme informatique. De même, il n'est pas une ``copie'' d'un ensemble de perceptions. Mais nous supposons que le souvenir correspond au résultat d'un phénomène dynamique, c'est-à-dire qu'il émerge, au bout d'un certain temps, à partir de conditions initiales déterminées. Par conséquent, le souvenir est initié par deux entités distinctes:
  1. une observation ou un ensemble d'observations initiatrice(s), étrangère(s) au souvenir lui-même, qui enclenche(nt) et oriente(nt) le processus de remémoration.
  2. une entité ``réactive'' dont certaines parties vont être activées par l'observation initiatrice et dans laquelle une dynamique va s'instaurer, permettant l'émergence du souvenir, c'est-à-dire d'une représentation mentale, correspondant à cette observation.
D'autre part, notre approche du processus de mémorisation est conditionnée par la notion de certitude, tout comme lors de notre développement concernant le processus de perception: l'émergence du souvenir est associée avec la certitude que celui-ci est un ``vrai'' souvenir, c'est-à-dire qu'il correspond effectivement à un fait précis qui a eu lieu dans le passé et dont ``l'empreinte'' a été mémorisée. Il est important de noter qu'on ne peut pas dissocier l'impression qu'on ressent à partir d'un signal perceptif donné, qui peut se traduire par ``Je connais cela'' ou ``Je ne connais pas cela'' et qui découle directement du processus d'émergence du souvenir 40, de l'association du signal perceptif initial avec une représentation mentale de ce dernier. Le cas où aucune représentation mentale ne vient à l'esprit est associé avec la certitude que ``Je ne sais pas''.


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Frédéric Davesne 2001-07-13