Projet RMI mené en collaboration avec lA.F.M. (association contre les myopathies)
IFRATH : Institut Fédératif de Recherche sur les Aides Techniques pour Personnes Handicapées
Introduction
L'activité du groupe systèmes complexes dans le domaine du GBM (Génie Biologique et médical) et plus précisément de ce qui était appelée robotique médicale nest pas nouvelle mais sporadique. On peut citer le projet SPARTACUS dans les années 80 et le projet MASTER (début 90).
La thèse de Philippe Hoppenot " Robot Mobile Intelligent d'assistance aux personnes handicapées "[HOP97T], dans le cadre du projet RMI mené avec l'AFM, a permis de relancer cette activité et de nouer des contacts avec d'autres équipes de recherche, des associations représentant les utilisateurs, les centres de rééducation.
IFRATH
Objectifs
Un groupe de travail national a été créé sous l'impulsion du LASC, de l'AFM et du CEMIF. Il regroupe des personnes de compétences complémentaires (automatique, robotique mobile, mécanique, neurosciences, ergonomie cognitive, IHM, CHM, Biomécanique et Handicap, ...). Son domaine d'intérêt s'étend à l'ensemble des aides techniques palliatives.
Objectifs :
Equipes de IFRATH
ROSE Christian BILLOT Daniel, SKOWRONSKI Jérome
Domaine(s) de compétence: Association représentant les utilisateurs
AFM
COLLE Etienne, HOPPENOT Philippe, GALERNE Simon
Domaine(s) de compétence: Robotique, Téléopération, capteurs intelligents
LSC - CEMIF/ Université Evry Val d'Essonne
PRUSKI Alain, BOURHIS Guy, PINO Pierre
Domaine(s) de compétence: robotique mobile/coopération homme-machine
LASC/Universite de Metz
ROBY BRAMI Agnès, MOKHTARI Mounir, DIDI Noureddine
Domaine(s) de compétence: Contrôle moteur, Neurosciences, Communication homme-machine
INSERM U483/ Jussieu
GORCE Philippe, MIRAMAND Jean Pierre (INSERM)
Domaine(s) de compétence: Biomécanique et Handicap (Modélisation: aspect controle/commande et mécanique, contrôle moteur) et Cybernétique/Robotique (préhension et bipède)
LPM/LGMPB/IUT de Cachan
Coulon Lauture Françoise, LESIGNE Bernard et C.
Domaine(s) de compétence: robotique, CHM
CEA/STR
TOULOTTE Jean Marc, CANTEGRIT Brigitte
Domaine(s) de compétence: Communication Enrichie et Palliative (AAC)
Laboratoire dautomatique I3D/Universtité des Sciences et Technologies de Lille
BRANGIER Eric
Domaine(s) de compétence: Psychologie du Travail
Département de Psychologie/Université de Metz
GAILLARD Jean Pierre
Domaine(s) de compétence: Ergonomie cognitive, Interface H/M, Perception visuelle
Laboratoire de psycho. expé/Universite Rennes 2
RICHARDSON James
Domaine(s) de compétence: Ergonomie
LPM/Paris Sud
Projet RMI
Présentation
Lémergence de solutions robotiques pour répondre à des tâches dassistance à des personnes handicapées moteur nest réaliste quà deux conditions. La première concerne le principe même de laide apportée par le système qui ne doit pas " faire à la place de " mais compenser les déficits daction de la personne. Dans les faits, il faut rechercher une coopération homme-machine avec un degré de participation humaine qui peut aller de la simple intervention dans les fonctions de perception ou de décision jusquà la téléopération. On aboutit au concept de système semi-autonome. Lautonomie partielle du système complète le champ des possibilités de la personne, soit pour pallier les déficits liés au handicap soit encore pour réaliser des opérations fastidieuses, " aller à " par exemple.
La deuxième condition est évidemment le coût de cette assistance. Cette contrainte forte limite le degré dautonomie de la machine en réduisant ses capacités de perception et sa puissance de traitement. Ici, la coopération permet de compléter les déficiences de la machine grâce aux moyens propres de perception, de décision et dans une moindre mesure daction de la personne.
Parmi les grandes fonctions de la vie quotidienne répertoriées par lOMS (Organisation Mondiale de la Santé) on relève comme actions " robotisables " : porter, saisir, ramasser, déplacer. Cest pour répondre à ces objectifs qua été développé en collaboration avec lAFM un projet de bras manipulateur embarqué sur un porteur mobile [HOP97T].
La première phase du projet RMI consiste à étudier les possibilités dautonomie dune base mobile dotée de capacités de perception de qualité métrologique moyenne. Pour y parvenir, le robot doit dabord trouver un chemin entre sa position actuelle et un but fixé par lutilisateur : cest la planification. Le suivi de la trajectoire calculée est alors à réaliser : cest la navigation. Cette seconde phase a besoin dune donnée fondamentale : la position du robot à chaque instant pour décider de la commande à effectuer pour atteindre le but choisi. Un système de localisation performant est alors indispensable.
Pour répondre au contexte difficile, la fonction localisation présente trois niveaux de comportement adaptés aux différentes situations envisageables. Chaque comportement fait appel à des algorithmes particuliers, peu sensibles au fort taux de mesures aberrantes et à la présence dobstacles par définition non modélisés.
Tant que la situation est jugée " normale ", le robot connaît approximativement sa position et son orientation. Lodométrie remet à jour, en ligne, cette dernière information sous la surveillance du système ultrasonore.
Quand le système se juge perdu, la décision pouvant être prise en collaboration avec lopérateur humain, une procédure de localisation absolue, hors ligne, est activée.
Le dernier niveau correspond à lintervention de la personne. Celle-ci juge de la situation grâce à un retour dinformation constitué de deux types dinformation : les mesures des capteurs après mise en forme et un indicateur de létat de lalgorithme en cours dexécution sur le porteur mobile.
Coopération Homme-Machine
Dans le cadre de lassistance aux personnes handicapées, la notion de coopération joue un rôle particulièrement important. LAFM insiste sur la participation de la personne qui doit rester active. Létude ci-dessus montre les possibilités dautonomie à bas coût du système proposé. Un système performant de coopération doit pouvoir apporter des solutions à un problème donné mais doit aussi laisser lutilisateur agir lui-même sil le souhaite. Cest particulièrement vrai dans le cadre de lassistance aux personnes handicapées. Lautonomie partielle de la machine complète le champ daction de la personne pour pallier ses déficiences ou réaliser des actions répétitives. La contrainte de faible coût limite le degré dautonomie du robot par la réduction de sa capacité de perception et de sa puissance de calcul. Ici, la Coopération Homme-Machine permet de compléter la déficience de la machine grâce aux capacités de perception et de décision de la personne.
Un premier problème consiste en la localisation du robot pendant sa trajectoire. Avant de définir une stratégie dinteraction, il faut définir le contenu des échanges dinformations, spécialement linformation de retour vers lhomme. Le premier travail mené sintéresse à la capacité de la personne à déterminer si la mission se déroule correctement. Pendant le déplacement du robot, deux types derreurs peuvent se produire : localisation ou blocage. Létude se décompose en deux étapes :
- capacité du robot à détecter une erreur,
- capacité de la personne à détecter une erreur.
Le second problème abordé actuellement est la commande de la base mobile en modes automatiques (pointage dun but sur un plan de lenvironnement ou grâce à une caméra) ou en mode manuel. Une comparaison de ces différents modes de commande est analysée afin de proposer par la suite à lopérateur des stratégies intéressantes.
Conclusion et perspectives
La localisation d'un robot mobile disposant d'un système de perception pauvre pose de problèmes nouveaux.
L'utilisation de la technologie ultrasonore impose des algorithmes insensibles aux nombreuses mesures erronées et à une précision moyenne. Dans le contexte de l'assistance aux personnes handicapées, la stratégie de localisation est basée sur trois niveaux de comportement, en ligne, hors ligne et avec intervention de l'utilisateur. La coopération homme machine (CHM) vise à pallier les déficiences de chaque partenaire. L'homme par ses capacités de perception et de décision, la machine par ses capacités d'action. De plus, dans ce cadre applicatif particulier, la CHM doit impliquer la personne handicapée dans l'exécution de la tâche. La machine joue le rôle d'un outil intelligent.
Outre la recherche d'un maximum d'autonomie avec les moyens de perception et de traitement limité, les travaux actuels se focalisent sur la CHM et plus particulièrement sur les flux d'information transitant entre l'homme et le robot.
Le projet se poursuit avec la construction d'un prototype capable d'embarqué un bras manipulateur de type MANUS.