1 Énoncé non formalisé de notre position.

Nous supposons que la perception est un processus actif, qui met en relation des canaux perceptifs et émotionnels, ainsi que des moyens d'action, afin de répondre à un besoin particulier. Cette mise en relation est le résultat d'une structuration de la mémoire dans le cadre d'un apprentissage de bas niveau, essentiellement inconscient; elle permet de constituer une dynamique du processus de perception, qui va orienter à tout moment le choix des données utiles à l'accomplissement de l'objectif, grâce à des actions internes ayant un rôle de filtre. À partir de cette structure particulière, des connaissances contextuelles à l'objectif pourront être enregistrées dans le but d'être utilisées consciemment: cela constitue l'apprentissage de haut niveau. Chaque structure particulière est vue comme une représentation mentale de la réalité (réalité de second ordre). Cette réalité particulière est orientée par un objectif précis et sensible, ce qui signifie simplement qu'une scène pourra être vue de manières différentes suivant l'intention de l'individu qui lui fait face. Cet objectif n'a pas de caractère optimal: à l'instar d'un système homéostatique, il exige que certaines contraintes ``vitales'' soient respectées à tout moment. L'apprentissage de bas niveau va permettre d'élaborer une représentation mentale cohérente à tout moment avec l'évolution (subjective) de la réalité perçue par l'entité. Le terme ``cohérence'' signifie que l'entité possède a priori la certitude que son schéma mental (séquence de perceptions et d'actions) aboutit au maintien des contraintes vitales, à tout moment. Cette certitude est exprimée au travers d'un signal interne binaire spécifique, alors que le choix de la bonne séquence d'action s'effectue à partir d'un autre signal interne binaire (signal de renforcement), qui ``marque'' les séquences donnant un résultat positif. Dans ce cadre, l'apprentissage intervient lorsque cette cohérence est rompue (les contraintes n'ont pas été respectées), en adaptant la structure mentale de manière à la rendre cohérente avec la scène qui a posé problème.