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Méthodologie d'étude des capacités d'apprentissage du système global

Il nous faut préciser la nature des deux phases d'apprentissage: l'apprentissage perceptif (association perception/état) et l'apprentissage d'une action réflexe (association état/action). L'apprentissage résulte de l'interaction entre le système et son environnement. Dans ce cadre, nous pensons que le problème de preuve sur la fiabilité du résultat de l'apprentissage provient du fait qu'on ne maîtrise pas les propriétés des solutions obtenues. Ainsi, notre idée pour générer un processus d'apprentissage dont la fiabilité peut être prouvée est de procéder en deux étapes:
  1. maîtriser les possibilités d'action de l'environnement sur le système, de manière à ce que celui-ci vérifie à tout moment un ensemble de propriétés (que nous expliquerons grâce à des contraintes d'équilibre) avec une probabilité très proche de 1.
  2. en considérant que ces propriétés sont toutes satisfaites (le fait qu'elles ne le soient pas est un événement rare), les utiliser comme hypothèses d'un raisonnement prouvant que l'interaction du système avec son environnement peut être interprétée comme un apprentissage.
Un système auquel des contraintes d'équilibre s'appliquent peut être imagé par un solide déformable (voir la figure 5): Il possède des degrés de liberté, mais les posibilités de déformation du système sont limitées par les contraintes. Cela se traduit, dans le cas de la figure 5, par l'existence d'un invariant structurel de l'objet global: il s'agit toujours d'un parallélogramme, quelle que soit la nature de la force F.

Figure: Exemple d'invariant structurel en mécanique.
\includegraphics[]{fig/rotule.eps}
L'application d'une force F sur l'objet composé de quatre tiges rigides de longueur a, en liaison rotule, provoque une modification de la forme de cet objet. Mais celui-ci sera toujours un parallélogramme (invariant structurel).

L'avantage de couper en deux notre démarche consiste à isoler la partie concernant l'émergence de propriétés (qu'on ne peut prouver qu'en utilisant un raisonnement probabiliste) de l'utilisation de ces propriétés comme hypothèses de travail pour déterminer des propriétés émergentes de l'évolution du système. Dans ce dernier point, nous utilisons une démarche inductive, en faisant l'hypothèse que l'ensemble des propriétés sont vérifiées (elles le sont pratiquement, mais ne le sont pas forcément théoriquement, d'après notre définition de la rareté) et nous montrons par déduction (schéma de preuve classique) l'existence de propriétés émergentes de l'évolution du système, qu'on pourrait interpréter comme un apprentissage.
Que faisons-nous en fait ? Au lieu de contraindre l'environnement (à la manière de l'automaticien), pour prouver la fiabilité du système, nous contraignons les possibilités d'évolution du système lui-même: nous l'obligeons à respecter un ensemble de contraintes. Mais, il faut noter que ces contraintes ne possèdent pas un caractère absolu et déterministe: nous pensons qu'il est important qu'il existe une probabilité objective pour que le système puisse échapper à ces contraintes, mais que cet événement doit être rare. C'est, à notre avis, le prix à payer pour ne pas avoir besoin de contraindre l'environnement, tout en gardant une possibilité de preuve sur la fiabilité du système.
L'AO et l'AP sont, à la base, des modélisations paramétriques (comme tout algorithme d'apprentissage existant actuellement). Nous savons que ces paramètres constituent des degrés de liberté pour l'expérimentateur, lui permettant d'aboutir en pratique à une solution fonctionnelle. L'idée essentielle qui se cache derrière l'emploi de contraintes est de créer des relations entre ces paramètres, de manière à constituer un ensemble restreint de paramètres valides (c'est-à-dire qui seront compatibles avec les contraintes d'équilibre). Nous verrons, grâce aux exemples de l'AP et de l'AO, que notre démarche permet de constituer des modèles possédant très peu de paramètres ``libres'' [*]. L'AO donne la meilleure démonstration à cela, puisqu'elle est réalisée grâce à un algorithme (algorithme CbL) ne possédant aucun paramètre libre.
En pratique, notre méthodologie est directement inspirée de l'étude d'un système physique soumis à un ensemble de forces (qui sont, dans notre cas, appelées ``contraintes''). Notre analyse du problème d'apprentissage utilise trois étapes successives:
  1. spécification du système [*] et des contraintes d'équilibre qui s'appliquent à ce système, à tout instant
  2. spécification de l'interaction entre le système et son environnement
  3. preuve que l'interaction peut être interprétée comme un apprentissage

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2002-03-01