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Fiabilité de la détection d'une information perceptive

Dans la démonstration qui suit, nous fixons la valeur de l. Il fait bien se rappeler que les $ p_{j}$ dépendent, par construction, de l.
Voici la proposition que nous allons montrer:

Proposition _s   Si tous les $ p_{j}$ sont strictement positifs, alors il existe un ensemble de triplets (h,i,l) tel que l'événement ``Il n'y a pas de détection de l'information perceptive'' est rare. Cet ensemble possède une borne inférieure pour i qui dépend des $ p_{j}$, telle que pour tout i supérieur à celle-ci, on peut trouver un h tel que (h,i,l) réponde à notre exigence de rareté. Lorsque i est fixé, l'ensemble des h possède une borne supérieure qui dépend également des $ p_{j}$, telle que pour tout h inférieur à celle-ci, le triplet (h,i,l) répond à notre exigence de rareté.




\begin{texdraw}
\drawdim{mm}
\move (0 3)
\lvec (3 1.5)
\lvec (0 0)
\lvec (0 3)
\writeps {0.0 fp}
\end{texdraw}
La notion de rareté sera interprétée à partir d'un réel $ \epsilon \in ]0,1[$ fixé a priori.
La probabilité d'occurrence de l'événement ``Il n'y a pas de détection de l'information perceptive'' est égale à P( S < h-i). Par définition, cet événement est déclaré rare si P( S < h-i) < $ \epsilon $. C'est là notre point de départ.
P( S < h-i) s'écrit:

$\displaystyle P(S \leq h-i) = \sum_{m=0}^{h-i}P(S = m)$    

Les probabilités $ P(S \leq h-i)$ et $ P(S = m)$ dépendent respectivement de h et i, puis de h et m. Nommons-les respectivement $ u_{h,i}$ et $ v_{h,m}$ et considérons les suites à deux indices $ (u_{h,i})$ et $ (v_{h,m})$.
Nous utilisons la propriété d'indépendance des $ B_{j}$ pour formuler l'expression générale de $ v_{h,m}$:

$\displaystyle v_{h,m} = \sum_{E \subset H(m)}\left(\prod_{j \in E}p_{j}\right)
 \left(\prod_{j \in \overline{E}}(1 - p_{j})\right)$    

Avec $ H(m)$ ensemble des parties de $ \{0,1,...,h-1\} $ comportant $ m$ éléments, et $ \overline{E}$ ensembles des éléments de $ \{0,1,...,h-1\} $ n'appartenant pas à $ E$.
La démarche de notre démonstration est la suivante:
  1. trouver une relation de récurrence liant les $ v_{h,m}$
  2. en déduire une relation de récurrence liant les $ u_{h,i}$
  3. à partir du point précédent, montrer que:
    1. si on fixe a priori un $ \epsilon \in ]0,1]$, il existe un $ i_{min}$ tel que $ u_{i_{min},i_{min}} \leq \epsilon $
    2. la suite $ (u_{h,i})$ est croissante suivant h, lorsque i est fixé, et elle tend vers 1 lorsque h tend vers l'infini.
    3. à partir de ce dernier point, on en déduit l'existence de $ h_{max}$.
Nous pouvons décomposer la somme $ v_{h+1,m}$ en deux sommes, l'une comportant des ensembles E possédant le dernier élément h, et l'autre ne le possédant pas:

$\displaystyle v_{h+1,m} = \sum_{E \subset H^{'}(m), h \in E}
 \left(\prod_{j \i...
...\prod_{j \in E}p_{j}\right)
 \left(\prod_{j \in \overline{E}}(1 - p_{j})\right)$    

Comme h fait partie de E dans la première expression de cette relation, le terme $ p_{h+1}$ fait partie du produit $ \prod_{j
\in E}p_{j}$ et on peut le mettre en facteur. De même, comme h ne fait pas partie de E dans la seconde expression, le terme $ 1 -
p_{h+1}$ peut être mis en facteur dans le produit $ \prod_{j \in
\overline{E}}(1 - p_{j})$. Ce qui donne la relation suivante:

\begin{multline*}
v_{h+1,m} = p_{h+1} \sum_{E \subset H^{'}(m), h \in E}
\left...
...
\left(\prod_{j \in \overline{E}, j \neq h}(1 - p_{j})\right)
\end{multline*}

Or, l'expression $ \sum_{E \subset H^{'}(m), h \in E}
\left(\prod_{j \in E, j \neq h}p_{j}\right)
\left(\prod_{j \in \overline{E}}(1 - p_{j})\right) $ est exactement la même que $ v_{h,m-1}$.
De même, l'expression $ \sum_{E \subset H^{'}(m), h \notin E}
\left(\prod_{j \in E}p_{j}\right)
\left(\prod_{j \in \overline{E}, j \neq h}(1 - p_{j})\right) $ vaut $ v_{h,m}$. Ce qui donne le relation de récurrence suivante:

$\displaystyle v_{h+1,m} = (1 - p_{h+1}) v_{h,m} + p_{h+1} v_{h,m-1}$ (21)

Si on effectue la somme des éléments de la relation B.11 pour $ m \in \{1,...,h-i\}$, on obtient la relation suivante:

$\displaystyle \sum_{m=1}^{h-i}v_{h+1,m} = (1 - p_{h+1})
 \sum_{m=1}^{h-i}v_{h,m} + p_{h+1} \sum_{m=1}^{h-i}v_{h,m-1}$    

Or, pour tout couple $ (h,i)$, avec $ 0 \leq i \leq h$, $ \sum_{m=0}^{h-i}v_{h,m} = u_{h,i}$.
On en déduit les trois relations suivantes, par des changements d'indices appropriés:

$\displaystyle \sum_{m=1}^{h-i}v_{h+1,m} = u_{h+1,i+1} - v_{h+1,0}$    
$\displaystyle \sum_{m=1}^{h-i}v_{h,m} = u_{h,i} - v_{h,0}$    
$\displaystyle \sum_{m=1}^{h-i}v_{h,m-1} = u_{h,i+1}$    

Or, $ v_{h+1,0} = \prod_{j \in \{0,..,h\}}(1 - p_{j+1}) = (1 -
p_{h+1}) v_{h,0}$. Ce qui donne la relation:

$\displaystyle u_{h+1,i+1} = (1 - p_{h+1}) u_{h,i} + p_{h+1} u_{h,i+1}$ (22)

Comme $ u_{h,i} = u_{h,i+1} + v_{h,i+1}$ et que $ v_{h,i+1}$ est un terme positif ou nul, on en déduit que $ u_{h,i+1} \leq
u_{h,i}$. Or, $ p_{h+1}$ est une probabilité, donc est compris dans l'intervalle [0,1]. Par conséquent, la relation B.12 est une relation barycentrique et implique l'inégalité suivante:

$\displaystyle \forall (h,i), h \geq i \geq 0, u_{h,i+1} \leq u_{h+1,i+1} \leq u_{h,i}$    

On en déduit que lorsque i est fixé, strictement positif, la suite $ (u_{h,i})$ est croissante suivant h. Par conséquent, $ \forall h \geq i, u_{h,i} \geq u_{i,i}$. Or, $ u_{i,i} = \prod_{j=1}^{i}(1 - p_{j})$. Comme on suppose, par hypothèse, que l'ensemble des $ p_{j}$ peut être minoré par un $ p_{min}$ strictement positif (ce qui signifie que la probabilité d'être à l'intérieur d'un segment de largeur l n'est jamais nulle), $ u_{i,i}$ est strictement décroissante et tend vers 0 lorsque i tend vers l'infini. Ce qui signifie que si on fixe a priori un $ \epsilon \in ]0,1]$, il existe un $ i_{min}$ tel que $ u_{i_{min},i_{min}} \leq \epsilon $.
D'autre part, si on choisit un $ i \geq i_{min}$, on a également $ u_{i,i} \leq \epsilon $, d'après la remarque sur la décroissance de $ (u_{i,i})$.
Nous allons à présent montrer que la suite $ (u_{h,i})$ tend vers 1 suivant h, lorsque i est fixé.
Nous avons déjà remarqué que la suite $ (u_{h,i})$ est croissante suivant h, lorsque i est fixé. Or, les $ u_{h,i}$ sont des probabilités, donc $ (u_{h,i})$ est majorée par 1. Par conséquent, $ (u_{h,i})$ converge suivant h, lorsque i est fixé. Soit $ l_{i} = \lim _{h\rightarrow \infty } u_{h,i}$ et $ l_{i+1}
= \lim _{h\rightarrow \infty } u_{h,i+1}$. La convergence ainsi que la croissance de $ u_{h,i}$ suivant h, lorsque i est fixé, permettent d'affirmer:

$\displaystyle \forall \alpha>0, \exists h_{0} \in \mathbb{N}, \forall h \geq h_{0},
 l_{i} - u_{h,i} < \alpha \, \, et \, \, l_{i+1} - u_{h,i+1} <
 \alpha$    

Comme $ (u_{h,i+1})$ est décroissante suivant i, à h fixé, $ u_{h,i+1} \leq
u_{h,i}$, $ l_{i} - u_{h,i} < \alpha \Rightarrow
l_{i} - u_{h,i+1} < \alpha$. Or, d'après la relation B.12, $ u_{h,i+1} \in [u_{h-1,i+1}, u_{h-1, i}]
$. Par conséquent, $ l_{i} - u_{h,i+1} \in [l_{i} - u_{h-1,i},
l_{i} - u_{h-1, i+1}] $. Comme $ l_{i} - u_{h-1,i} \geq 0$, on en déduit l'encadrement:

$\displaystyle 0 \leq l_{i} - u_{h,i+1} < \alpha$    

En d'autres termes, cela étant vrai pour tout $ \alpha $, $ l_{i} = \lim _{h\rightarrow \infty } u_{h,i+1} = l_{i+1}$.
Nous venons donc de montrer que pour tout i fixé, $ \lim _{h\rightarrow \infty } u_{h,i} = l_{i} = l_{i-1} = ... = l_{0}$.
Or, $ u_{h,0} = 1$ pour tout h. Ce qui montre $ \lim _{h\rightarrow \infty } u_{h,i} = 1 $ pour tout i.
Par conséquent, pour i fixé tel que $ i \geq i_{min}$, il existe un $ h_{max}$ tel que:

$\displaystyle \forall h \geq h_{max},\, u_{h,i} \leq \epsilon \, \, et \, \,
 u_{h_{max + 1},i} > \epsilon$    

Nous venons donc de délimiter l'ensemble des triplets (h,i,l) pour lesquels l'événement ``Il n'y a pas de détection de l'information perceptive'' est rare.
\begin{texdraw}
\drawdim{mm}
\move (0 1.5)
\lvec (3 3)
\lvec (3 0)
\lvec (0 1.5)
\writeps {0.0 fp}
\end{texdraw}

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2002-03-01