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3 Réflexion menée à partir de l'espace des variables internes - double amorçage perception/mémorisation

À ce stade de notre raisonnement, l'espace des variables internes possède trois composantes: a, b et h. Cette dernière est elle-même associée aux paramètres i et l (voir le chapitre 2). Un scenario est donc la donnée d'un triplet (a,b,h).
Lorsqu'un scenario est validé par le processus d'élagage à l'instant t, une petite zone de l'espace des variables internes est activée au même moment. Dans le cas général, à chaque instant, un ensemble de scenarii est validé, donnant lieu à l'activation d'un ensemble de zones, non obligatoirement connexes (voir l'exemple donné par la figure 3.11), de l'espace des variables internes. Ce qui nous intéresse a priori est l'évolution au cours du temps de cet ensemble de zones, que nous noterons Act(t). Cette évolution correspond au passage simultané de certaines zones d'un état non actif (noté 0) à un état actif (noté 1) ou d'un état 1 à un état 0. Or, la validation d'un scenario n'est possible que s'il a été choisi par le processus d'anticipation. Cela signifie qu'une petite zone ne peut être activée à l'instant t que si, dans les instants précédents, le processus d'anticipation lui a fourni la potentialité d'être activée. Dans les expériences menées jusqu'à présent, toutes les zones de l'espace des variables internes ont, par défaut, cette potentialité; de notre point de vue, le processus d'anticipation joue un rôle inhibiteur en filtrant a priori les zones pouvant être activées. Ainsi, si on compare ces petites zones, possédant chacune deux états 0 et 1, à des ampoules, pouvant être soit allumées, soit éteintes, celles-ci sont reliées chacune à un interrupteur, laissant ou non passer le courant. Le processus d'élagage commanderait l'acheminement du courant vers ces ampoules, dans la mesure où les interrupteurs, pilotés par le processus d'anticipation ne coupent pas le circuit. Ainsi, le processus de mémorisation réside à la fois dans la ``commande'' de ces interrupteurs au cours du temps (processus d'anticipation ou de remémoration) et dans l'établissement de ces interrupteurs (processus d'apprentissage ou de construction de la mémoire).
Le problème réside dans la connaissance du lien qui existe entre la commande des ``interrupteurs'' et la commande du ``courant''. En d'autres termes, nous pensons que le processus d'élagage commencé à l'instant t est amorcé par processus d'anticipation (filtrage des scenarii utiles dans le court terme, à partir de cet instant t); mais ce dernier ne s'auto-suffit probablement pas: nous faisons l'hypothèse qu'il est lui-même amorcé, à un instant précédent l'instant t, par les résultats donnés par le processus d'élagage (scenarii validés) (figure 3.14). Pour cela, nous allons supposer qu'un interrupteur est connecté à un ensemble d'autres circuits et reçoit la somme des intensités de ces circuits à chaque pas de temps. La position de l'interrupteur est fermé si l'intensité moyenne reçue sur h pas de temps est supérieure à un certain seuil. Cette intensité moyenne est donc directement liée au nombre d'ampoules allumées des circuits connectés à cet interrupteur: il s'agit d'un problème équivalent à celui de la validation d'un scenario.
La structure à trous de la mémoire, dont nous avons supposé l'existence dans le paragraphe 3.2.2, est obtenue en considérant qu'à chaque instant, le nombre des zones de l'espace des variables internes pouvant être potentiellement activées est très petit devant le nombre total de zones; cela est équivalent à dire que le nombre d'interrupteurs fermés est très petit devant le nombre de zones de cet espace. Ainsi, si nous avions la possibilité de piloter les entrées E1 de chaque petit circuit, la probabilité pour qu'un pilotage au hasard de ces circuits permette l'allumage d'ampoules est faible. Nous obtiendrions un résultat analogue dans le cas ou nous pourrions activer directement, à chaque pas de temps, un petit nombre d'interrupteurs choisis préalablement au hasard.

Figure: Zone de l'espace des variables internes comparée à un petit circuit électrique.
\includegraphics{fig/amorcage.eps}
Le petit circuit possède deux entrées E1 et E2, ainsi qu'une sortie S. E1 est pilotée par le processus d'élagage et met en marche, le cas échéant, une source de courant. E2 est pilotée par le processus d'anticipation et est connectée à un ensemble de sorties S d'autres circuits similaires. L'interrupteur est fermée si une quantité de courant assez importante est apportée par E2. La conjonction ``source de courant activée'' et ``interrupteur fermé'' permet une sortie de courant par S.


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Frédéric Davesne 2001-07-13