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4 Problématique

D'après ce que nous avons supposé dans le paragraphe 3.2.3, nous voyons apparaître des entités spécifiques, que nous nommerons ``agents'', possédant deux entrées E1 et E2, ainsi qu'une sortie S: l'entrée E1 apporte l'information d'activation (ou de non activation) d'une zone précise de l'espace des variables internes, l'entrée E2 apporte l'information d'activation d'un ensemble d'autres agents et la sortie S amène l'information d'activation de l'agent vers d'autres agents. Si la quantité d'information par unité de temps apportée à l'agent est suffisante, l'agent reçoit la potentialité d'être activé (interrupteur fermé). L'activation d'un agent résulte alors de la coïncidence temporelle entre la potentialité d'activation (processus d'anticipation), amenée par E2, et la validation du scenario associé à l'agent (processus d'élagage), c'est-à-dire d'une zone de l'espace des variables internes. Un phénomène de propagation de l'activation, d'agent à agent(s), peut se produire, comme résultat d'une succession de coïncidences entre le processus d'anticipation (mémoire) et le processus d'élagage (perception).
Nous distinguons clairement la perception, traduite par l'activation de certaines zones de l'espace des variables internes, des agents, dont le rôle est d'interpréter ce qui est perçu: les agents n'empêchent pas l'activation des zones de l'espace des variables internes, puisque leur rôle est de confronter l'intention de l'entité avec sa perception effective.
À partir de cela, nous émettons plusieurs propositions:

Proposition _s   Le sentiment d'avoir reconnu ce qui est perçu avec certitude apparaît au bout d'une durée de propagation qui est à déterminer. Toutefois, ce sentiment de reconnaissance est déconnecté a priori de la faculté à catégoriser (trouver une unité) ce qui a été reconnu: on sait qu'on connaît, mais on ne sait pas ce dont il s'agit.





Proposition _s   L'apprentissage consiste à orienter la communication des agents (leur sortie S) vers l'entrée E2 d'un ensemble adéquat d'autres agents, tout en respectant les contraintes sur le nombre d'agents pouvant potentiellement être activables à un instant donné.



Ces deux propositions amènent plusieurs questions quant à leur concrétisation:

  1. Quel est le critère de fermeture de l'interrupteur d'un agent, en fonction du nombre total d'agents pouvant potentiellement entrer en contact avec lui et du nombre effectif d'agents rentrés en contact pendant une période de temps déterminée ?
  2. Comment orienter la communication d'un agent vers tel agent plutôt qu'un autre ?
  3. Quelle doit être la durée de propagation de l'activation d'agent à agent avant de pouvoir affirmer être certain d'avoir reconnu ce qui est perçu ?
  4. Comment catégoriser ce qui a été perçu (c'est-à-dire lui donner une étiquette unique) ?
  5. Comment initialiser le processus de reconnaissance ? Il nous faut en effet expliquer comment certains interrupteurs peuvent être fermés, au début du processus de reconnaissance, faute de quoi la propagation ne peut pas débuter.

Nous n'avons, pour le moment, pas de réponse définitive à ces questions. Toutefois, nous pensons que les points 1 et 3, liés avec la notion de certitude, appartiennent à la catégorie de problèmes évoquée dans le paragraphe 1.4.2 (chapitre 1, page [*]), à partir de l'hypothèse 10. Ils sont donc susceptibles d'avoir une signification au sein de notre démarche globale. D'autre part, nous pensons que les points 2, 4 et 5 découlent d'un problème général, que nous allons aborder dans le paragraphe suivant.


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Frédéric Davesne 2001-07-13