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5 Causalité et association temporelle - association de plusieurs signaux - notion d'état perceptif

Nous pensons que la notion de causalité doit être introduite au niveau de l'interprétation de la perception, effectuée par les agents. Nous reprenons, dans les deux propositions suivantes, le principe pavlovien concernant l'association de plusieurs signaux.
La première proposition traite d'un principe de synchronicité.

Proposition _s   Deux zones de l'espace des variables internes activées simultanément d'une manière répétée ne sont pas dissociables dans l'interprétation du signal reçu. Autrement dit, leurs potentialités d'activation doivent être synchrones.



La deuxième proposition s'applique au problème de causalité.

Proposition _s   Deux zones de l'espace des variables internes activées l'une après l'autre d'une manière répétée sont interprétées respectivement comme cause et conséquence.



La première proposition permettrait d'expliquer le fait que nous ne puissions pas séparer la couleur d'un objet de sa forme, alors qu'ils sont analysés par des zones différentes du cerveau, mais d'une manière simultanée et répétitive (pour un objet donné, l'analyse de la forme activerait toujours les mêmes régions du cerveau, alors que l'analyse de la couleur serait effectuée également par une régions spécifique).
Il nous permet également de faire le pont entre le cas du traitement d'un signal mono-dimensionnel et celui de plusieurs signaux émis simultanément. En effet, si nous considérons que chaque signal possède son propre espace des variables internes et que les agents peuvent être, a priori, connectés à n'importe quelle zone de chacun des espaces, l'interprétation du monde perceptif (ensemble des signaux perçus) peut réunir ces différents espaces dans le cadre d'un même processus d'anticipation: pour cela, il suffit que la sortie de deux agents, associés chacun à un espace des variables internes, soit connectée à l'entrée d'un autre agent. Cela signifie que le processus d'anticipation permettrait d'entretenir l'illusion d'une unicité de la perception.
Nous avons donc ici une piste d'extension du cas d'un signal mono-dimensionnel. Cette piste sous-entend que le processus de perception n'intègre pas directement la dimensionalité du problème à résoudre, c'est-à-dire qu'il ne représente pas la perception à partir de plusieurs canaux de perception par un espace d'états de dimension égale au nombre de canaux perceptifs.
La notion d'état perceptif que nous avons instinctivement est un sous-ensemble inclus dans l'espace perceptif, valide uniquement à un instant t donné. Dans notre cas, un état ne peut pas se concevoir du point de vue perceptif (espace des variables internes), mais du point de vue de l'interprétation de la perception (processus d'anticipation). Dans notre formalisme, il serait une abstraction représenté par l'activation simultanée et répétitive d'un ensemble de zones de l'espace des variables internes. Cependant, la notion d'unité ou d'unicité que comporte habituellement un état n'a pas de correspondance ici. Ainsi, notre formalisme nous interdit de dire que le système est dans un état déterminé à chaque instant t. Cette notion d'état interne est, par ailleurs, critiquée lorsqu'on parle du cerveau humain. Dans notre cas, la notion d'état serait liée à une intentionnalité (processus d'anticipation) et non à un fait objectivement observable. Ainsi, on peut tout à fait imaginer qu'une zone d'activation unique de l'espace des variables internes corresponde à plusieurs ``états'', suivant ce qui est anticipé, donc suivant l'intentionnalité de l'entité.
La proposition 9 établit ce qui nous apparaît comme une évidence, dans la vie de tous les jours: la causalité entre deux perceptions (association) ou dans l'observation d'un même signal (impression que le signal évolue). Il s'agit d'une sorte d'aptitude à rendre cohérentes les différentes parties du signal (vues à une échelle de temps petite grâce au processus d'élagage) à une échelle de temps supérieure. Ainsi, comme nous l'avons déjà mentionné, le processus d'élagage permet de percevoir le signal, d'une manière fiable, à une échelle de temps (dépendant de h) que nous assimilons à une durée insécable (disons un dixième de seconde pour la perception humaine). À partir de ce traitement, que l'entité considère comme instantané (pas de possibilité d'observation dans une durée de temps inférieure), les activations successives et répétées des agents associés à ces ``bouts'' de perception produisent la conscience du mouvement. Notre formalisme désigne donc cette conscience du mouvement comme une résultante du processus d'anticipation, et non comme une réalité objectivement perceptible.


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Frédéric Davesne 2001-07-13